L'Exposition Temporaire "Pharaon, Osiris et la Momie" - Musée Granet à Aix en Provence -

                                   

Ce fut sous un radieux soleil, samedi 03 juillet 2021, en agréable compagnie d'amis, à 10h30, je me trouvai à l'entrée du Musée Granet à Aix en Provence pour visiter l'exposition temporaire "Pharaons, Osiris et la Momie" prolongée jusqu'au 26 septembre 2021.
L'exposition se compose de trois salles sur les sujets suivants :
* SALLE I
L'Égypte ancienne à Aix en Provence
* SALLE II
Pharaon, les serviteurs de l'État et les hiéroglyphes
Osiris, Isis et Horus
Tombes et chapelles d'Abydos - Dieux et animaux
* SALLE III
Chapelles et cultes funéraires
Le caveau
Chronologie
Carte de l'Égypte

Que la visite commence dans la Salle I !

                                            

"L'Égypte est assurément la belle endormie d'Aix-en-Provence. Qui imaginerait les trésors d'art égyptien abrités par le musée Granet ? Ils sont, pour une grande part, issus de quatre collections de l'Ancien Régime et du XIXème siècle. Alexandre-Jules-Antoine Fauris de Saint-Vincens (1750-1819) avait hérité de son père, président à mortier du parlement de Provence, plusieurs œuvres égyptiennes parmi lesquelles deux magnifiques bas-reliefs de l'Ancien Empire. Jean-Baptiste Bourguignon de Fabregoules (1782-1863) avait lui aussi reçu de son père un ensemble très riche qu'il légua à la ville d'Aix en 1860, legs complété en 1863 par une belle donation de son épouse. Mais le plus important fut François Sallier (1767-1831), ancien maire d'Aix, dont la célèbre collection égyptienne fut expertisée par Champollion en personne en 1828 et 1830. Le peintre François-Marius Granet (1775-1849) enfin, ami d'Ingres, s'intéressa aussi aux antiquités pharaoniques."






Tresse de cheveux

Statue double de deux grands prêtres de Ptah sous le règne de Sésostris III en quartzite


Portrait de François Sallier

Stèle de Sétaou, échanson royal et enfant du kap, probablement sous le règne d'Aménotep III en calcaire peint avec nombreuses inclusions de silex.
"L'enfant du kap Sétaou et sa femme Hénoutouret rendent hommage à Osiris assis dans sa chapelle. On appelait enfant du kap des jeunes gens qui gravitaient dans l'entourage du roi avant d'accéder à de hautes fonctions administratives ou palatines. La scène est surmontée d'un soleil muni d'une aile unique faute de place suffisant pour la deuxième aile. La stèle appartient à la collection personnelle du peintre François-Marius Granet, ami d'Ingres.


Fragment du Livre de la Vache céleste, récit mythologique, datant du Nouvel Empire, XIXème dynastie, sous le règne de Séthi 1er.
"Cette inscription vient d'une paroi de tombe royale dans la Vallée des Rois, à Thèbes-Ouest. On y lit la fin du "Livre de la Vache céleste" qui relate le mythe de la destruction de l'humanité à la suite de sa révolte contre le dieu soleil Rê. sa provenance exacte est inconnue, mais ce pourrait être la tombe du pharaon Séthi 1er célèbre pour la beauté de ses reliefs peints. Elle a été vendue par Sextius Sallier, fils de François, en 1833."




Description de l'Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'Armée française. 1809-1812.

La Salle II
"Pharaon représente presque l'Égypte à lui tout seul. Ce mot grec, transcrit de l'égyptien per-âa, ne s'applique pourtant au roi qu'à partir du XVème siècle avant J-C. Il tient son pouvoir des dieux. Par le culte qu'il leur rend dans les temples et par le bon exercice du pouvoir. Il garantit la permanence de la couse journalière du soleil et de la crue annuelle du Nil dont dépend la vie du pays. Il s'appuyait sur une administration extrêmement puissante et structurée qui tirait son influence de la maîtrise des hiéroglyphes. Car l'élite égyptienne ne fut pas militaire ou religieuse mais administrative. Les dieux et déesses nous semblent innombrables. Chaque ville honorait une divinité ou une famille divine en particulier, mais sans exclusion d'aucune autre. Ces divinités incarnaient les forces de la nature qu'il fallait se concilier pour survivre dans un monde sur lequel on n'avait guère de prise, un monde qu'on interprétait donc de manière purement mythologique."


Groupe d'un inconnu et de Khâemouaset, maire de Thèbes, vizir et grand prêtre de Ptah sous le règne de Ramsès IX-Ramsès X, fin du XIIème siècle av J-C trouvé à Memphis, en calcaire.
"La tête de l'administration égyptienne se trouvait un vizir, sort de premier ministre. Le personnage à droite pour le spectateur figurait le vizir Khâemouaset qui présida au procès des pilleurs de tombes royales sous Ramsès IX, à Thèbes. Le collier qu'il porte au cou est l'insigne de sa fonction. La perruque ronde avec une mèche latérale indique en revanche sa qualité de grand prêtre du dieu Ptah, comme son voisin de gauche reste anonyme.



Colosse de pharaon debout. Trouvé à Éléphantine, de période ramesside, prêté par le musée du Louvre.

Têtes d'un pharaon attribuées à Apriès (589-570 av. J-C); XXVIème dynastie, provenance inconnue, prêtées par le musée du Louvre.


Statue de Péhernéfer, maître boucher du roi, début de la IVème dynastie (WWVIème siècle av. J-C), en calcaire peint, prêtée par le musée du Louvre.


Reliefs du tombeau de Iasen et Infef. Fragments de paroi d'un mastaba de la IVème dynastie, vers le règne de Khéops (vers 2590-2565 av. J-C), en calcaire.

A gauche, tête d'homme de période ptolémaïque, tête d'une statue et deux petites statues-cubes.



Scribe lisant d'époque ramesside (XIIIème-XIIème siècle av. J-C) en diorite, prêté par le musée du Louvre.
L'homme assis en tailleur avec un rouleau de papyrus sur les genoux est l'image par excellence du scribe égyptien au travail, ici en train de lire d'après la position des doigts de sa main droite. Mais les inscriptions sont si mal gravées qu'on hésite sur le nom même de ce scribe, un certain Ounnéfer peut-être. La seule présence des hiéroglyphes sur le rouleau indique néanmoins sa capacité à lire et écrire, gage de son rang.













Fragment de stèle dédiée à Osiris et aux divinités associées, probablement sous le règne de Séthi 1er (vers 1294-1279 av. J-C) en calcaire fin avec quelques inclusions de silex.
Ce fragment compte parmi les plus beaux exemples de stèles que l'on connaisse pour le Nouvel Empire. Dans le cintre est figuré le soleil du matin, soulevé par deux divinités accroupies sur le signe du ciel et acclamé par quatre babouins. De dessous sont représentés Osiris, Isis et Nephtys, Horus, Hathor-Occident et Anubis. Un personnage à droite, dont la figure a été volontairement détruite, était en train de les adorer.

A gauche, cercueils de bardeaux lépidote de Basse Égypte. A droite, dans une jarre, une momie d'animal.


Stèles au nom de Hémi et Dédou, XIème dynastie, venant peut-être d'Abydos, probablement sous le règne de Montouhotep II.

Navrée pour la qualité de la photographie... J'y retournerai et la remplacerait par une photo digne de ce nom vous montrant la beauté de la fausse-porte d'Hornakht.

Momie de varan du Nil, d'époque ptolémaïque. Momie, résine, bandelettes de lin, cordelettes, éléments de bourrage, fibres de papyrus et tige de bois. Momie rarissime.

La Salle III


La stèle en haut, à droite, y figure Isètemdinakht, suivi de son père Padiousir et de sa mère Tapipounhatefrendant hommage à à Osiris et Isis dont les textes livrent la formule d'offrande ordinaire.


Table d'offrandes et amulettes


Le Livre des Morts de la dame Tabaakhet d'époque ptolémaïque long de dix-huit mètres.














Amulettes, collier, en rouge amulette-nœud d'Isis trouvée à Saqqarâ, en haut à droite repose-tête en albâtre.


Chabtis et oushebtis

Cercueil de Ptahirdis avec sa momie à l'intérieur. XXVème-XXVIème dynastie.







Devinez-vous la momie ?






Vases canopes



Montons au premier étage et admirons les dernières merveilles exposées.



La pierre de Rosette


"L'enseignement d'Aménemhat Ier.
Cette œuvre incontournable classique des belles-lettres égyptiennes, nous a été transmise par d'innombrables copies plus ou moins complètes, souvent fautives, le passage de l'agression nocturne ayant été le plus fréquemment reproduit. Le roi assassiné raconte son assassinat, une chose qui ne pouvait se produite qu'en Égypte ! Le texte reflète l'instabilité politique du début de la XIIème dynastie."
J'ai pensé aux érudits du démotique !




"La Satire des métiers (feuillet III à XI). 
La Satire des métiers, dont le titre ancien était "Enseignement de Khéty fils de Douaouf", fut un vrai best-seller lui aussi. Sous la forme sacralisée d'un enseignement, il présente tous les métiers manuels de la manière la plus noire de façon à mettre en valeur celui du scribe, l'homme qui commande sans se fatiguer, qui mange bien et qui vit bien. Le texte s'adressait aux jeunes gens que la perspective de longues études aurait pu rebuter."





"L'hymne à l'inondation du Nil (feuillets XI à XIV).
Les hymnes étaient un genre littéraire très répandu chez les lettrés égyptiens. Apparentés aux "chants", autre genre littéraire antique, ils s'adressent au roi, aux couronnes ou aux dieux. Cet hymne célèbre l'inondation annuelle du Nil, phénomène naturel indispensable à la survie de l'Égypte, personnifiée en Hâpy. Le texte chate les nombreux bienfaits que Hâpy apporte aux Égyptiens avec toute la joie et la prospérité qu'ils en tirent."

















J'espère que ce partage vous aura donné l'envie de visiter cette magnifique exposition.

Photographies Sylvie Barbaroux - prises le samedi 03 juillet 2021

Sylvie Barbaroux • Romancière
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