La Grotte Chauvet 2 - Chauvet-Vallon Pont d'Arc - Paléolithique - Ardèche - France


Depuis l'ouverture du fac-similé de la grotte en 2015, j'avais envie de la visiter, mais nulle occasion ou par fainéantise, les années passèrent.
Le dernier confinement du Covid-19 aura eu du bon me concernant. Je pris la décision de me faire au moins une sortie culturelle par mois.
Après Nîmes, Arles, Orange que je vous raconterai en détail prochainement, le 17 juin 2021 je pris la décision d'acheter mon billet en ligne sur le site de la Grotte Chauvet 2 (17€) pour une visite le samedi 19 juin à 10h40.
Une fois mon billet imprimé, une grande joie m'emplit, ma curiosité grandit.

Le samedi 19 juin, mon réveil sonna à 5h du matin. A 6h45 je pris la route. Deux heures plus tard, je me garai sur le parking du site, ouvrant à 9h, je fus dans les temps.


A 9h, à l'entrée, le visage masqué bien sûr, je présentai mon billet au guichet, d'ailleurs je tiens à préciser que les employés sont fort souriants, courtois, je tiens à le préciser. Un plan du site me fut donné.





Une fois dehors, dans un cadre sentant bon le lichen, où les chênes accueillent oiseaux, cigales, et autres insectes, seule dans l'allée je baissai mon masque pour recouvrer le plaisir de respirer librement et de réveiller mon odorat mis en pause depuis plus d'un an....

                             

Ma visite commença par la Galerie de l'Aurignacien. Je scannai mon QR code et passai une barrière. Là une petite salle de cinéma se présenta à moi. J'étais seule, toute la salle pour moi !




Les portes se refermèrent. La séance commença. Un court film de 7 mn me mit dans l'ambiance de la vie des Aurignaciens il y a 37/35 000 ans avec la rudesse climatique de l'ère glaciaire et les animaux de l'époque.
Dès que la séance fut terminée, sous l'écran, de grandes portes s'ouvrirent, m'invitant à entrer dans une salle, la Galerie de l'Aurignacien.













Là, sont présents des animaux de cette ère, certains ont disparu, d'autres pas. Lion sans crinière au Paléolithique, mammouth, rhinocéros, auroch, cerf, ours des cavernes, bison... Les décors muraux et le son où même les mouches semblaient me taquiner me mirent dans l'ambiance. Puis des mannequins d'une femme et d'une fillette vêtues de peaux de bêtes semblent tanner des peaux, confectionner un collier, tandis qu'un homme part à la chasse. 







Plus loin, des autres hommes. Un face à une paroi qu'il décore, tandis qu'un autre pile de l'ocre.







En les observant, je pris conscience que ces gens, ces Aurignaciens, étaient physiquement comme nous. Même visage, bien droits sur leurs jambes, même boîte crânienne, ils mesuraient au moins 1m80.
Je n'avais pas devant moi le Néandertalien, non, mais l'Homme Moderne.

Je visitai toutes les petites salles présentant des explications sur le climat, la végétation de cette période. de l'ère glaciaire. Des objets sont en vitrine, une flûte en os d'oiseau, des lances, des statuettes, des colliers, un crâne de Cro-Magnon, un plan de la grotte originale...





"Crâne d'un homme de Cro-Magnon.
Le crâne de l'individu présenté nommé Cro-Magnon 1 est attribué à un homme âgé d'environ 40 ans mesurant environ 1m80. Sa capacité crânienne est de 1620cm3, identique à celle d'un homme du XXIème siècle.
Original trouvé en Dordogne en 1868 sur le site de Cro Magnon et conservé au Musée de l'Homme à Paris."

"Flûte en os d'oiseau. Caractéristique de la culture aurignacienne, cette flûte à quatre performations est taillée dans un os d'oiseau. Facsimilé inspiré des flûtes paléolithiques des grottes Isturitz en France."

Avant de sortir, dans de petites vitrines, des ustensiles sont posés et sur le mur juste au-dessus des outils une petite vidéo par outil et style de peintures montrent et expliquent clairement les techniques employées comme la gravure, le dessin au doigt, les points-paumes, les mains positives, les mains négatives, les pochoirs...











Je sortis de la Galerie et retrouvai la végétation du XXIème siècle. Le ciel se fit menaçant. J'empruntai le chemin menant à la bâtisse renfermant le fac-similé.






10h. Une demi-heure à observer  le paysage ardéchois sur 180° depuis le belvédère. Puis je décidai de descendre dans un hall couvert pour patienter que soient appelées les personnes pour  la visite guidée de 10h40.










Un peu d'historique sur la trouvaille de cette grotte Chauvet-Vallon Pont d'Arc.
Elle fut découverte par hasard par les spéléologues Jean-Marie CHAUVET, Eliette BRUNEL et Christian Hillaire le 18 décembre 1994.
Sa surface est de 9 000m². Elle aurait été fréquentée par les Aurignaciens (- 37/35 000 ans) et les Gravettiens (de 24 500 à 27 000 ans).
Près de mille peintures et gravures ornent les parois de la grotte et une quinzaine d'espèces animales.
La grotte aurait dû s'appeler la Grotte Chauvet, mais son découvreur étant toujours vivant et je m'en réjouis, une trouvaille ne peut recevoir le nom de son découvreur qu'à titre posthume. Aussi la décision fut prise de la nommer la Grotte Chauvet-Vallon Pont d'Arc lieu où elle se situe.
Depuis le 22 juin 2014, la grotte est classée Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO.
La grotte étant fermée au public, vu sa richesse artistique et historique, un fac-similé fut décidé pour le plus grand plaisir des visiteurs.
La réplique de la grotte ornée, la Grotte Chauvet 2, a une superficie de 3 000 m² au sol.
Tout a été reproduit à la taille réelle, même les parties minérales. Il fallut trente mois de travail précautionneux à trente-cinq entreprises de construction, industrielles, artisanales et artistiques pour offrir cette beauté plus vraie que nature au public.






L'heure arriva. Le groupe se composait d'une vingtaine de personnes tous âges confondus.
Léa, notre guide, nous demanda de couper nos téléphones portables, insista sur l'interdiction de photographier et nous invita à la suivre. Tout le monde l'écoutait avec attention avant que les lourdes portes d'acier ne s'ouvrirent.

Et là, Ô Merveille !
Je fus éblouie dans un premier instant par la grotte dans son esprit général en faisant dans mon esprit totalement abstraction de la réplique, de plus il fait 16°C ! Les draperies, les stalagmites, les stalactites, les disques, les plafonds, les murs blancs, jaunes scintillant parfois suivant les minéraux, les cristaux.


 Que c'est beau ! Je baissait enfin la tête et les surprises ne firent que commencer. Les sols sont  couverts d'ossements principalement d'ours des cavernes. Sous les conseils de Léa nous portâmes notre regard sur les empreintes de pas d'ours, sur les bauges où ils hibernaient. Incroyable ! Léa nous précisa que les Aurignaciens ne vivaient pas dans les grottes mais nomades vivaient sous des tentes. Des traces de foyers sont encore visibles, ils servaient à éclairer les artistes et à leur fournir le bois brûlé pour leurs dessins noirs.
Puis les murs commencèrent à indiquer les traces humaines, oui j'écris bien humaines. Deux traits verticaux rouges faits par deux doigts couverts d'ocre et un mammouth. Puis des rhinocéros sont dessinés aux tracs rouges. Puis mammouths et des points-paumes toujours de couleur rouge. Là une petite main presque entière.


Je fus impressionnée par la précision des tracés à main levée, directe sans retouches. L'éclairage moderne met en valeur ces tableaux. Ce qui m'impressionna fut que les artistes s'étaient aussi servi des reliefs des parois pour le choix du dessin. Subjuguant !
Sur des banquettes argileuses, Léa nous montra des empreintes et des griffades de pattes d'ours sur les murs, puis des représentations tracées au doigt directement sur l'argile : un petit cheval et un hibou. Il s'agirait de l'unique représentation de ce rapace nocturne en Europe connue dans l'art pariétal.


Nous progressâmes solennellement et plus nous avançâmes plus les peintures se firent nombreuses, plus nourries, plus précises, plus magnifiques, plus vivantes, où le noir du charbon domine et où les beautés artistiques laissent admiratifs le visiteur. 
Soudain dans un coin au plafond bas, sur le sol plusieurs dizaines de crânes d'ours, d'ossements entourent un bloc rocheux au centre où est posé un crâne d'ours. Lieu rituel ? Le saurons-nous un jour...? Un crâne de bouquetin est scellé sur le sol par la calcite du lieu.


Là un ours tacheté face à une panthère, la toute première représentation connue.


Le Panneau des Chevaux me coupa le souffle. Les chevaux sont parfaitement dessinés, leur bouche, leur regard... troupeau parmi des rhinocéros, tous les animaux semblent courir. Le Panneau se développe sur quinze mètres, avec plus d'une cinquantaine de représentations. A gauche des chevaux, au centre dans une petite alcôve des lions, à droite des rennes. S'intègrent parmi eux aurochs, rhinocéros, mammouths, bisons.



Et le Panneau des Lions ! Il m'a fait pleurer, eh oui...!


Se situant dans la salle du fond, ce fut la dernière scène admirée. Sur une quinzaine de mètres cette scène de chasse me parut des plus vivantes.
Les lions et lionnes sont dessinés en taille réelle. Ils poursuivent des bisons.



Tous les animaux, lions, rhinocéros, cerfs, mammouths, aurochs semblent être en mouvement.
J'eus le sentiment que la même main artistique est la créatrice de cette merveille. Observant, épiant les détails, je me mis à comprendre certaines œuvres de Picasso ! Il n'a rien inventé en somme !



Sur un pendant appelé le Pendant de la Vénus, je pus voir une lionne, derrière elle un bison et entre eux deux le symbole de la vie, le triangle pelvien est dessiné par les pattes arrières de la lionne, les pattes avant du bison. Le triangle colorié en noir, la vulve d'un trait blanc est bien visible. 

La visite dura environ 50 mn. J'eus le cœur lourd, le menton tremblant. Avec Léa, dont la voix douce et ses explications narrées avec passion mirent encore plus d'éclats à la visite. Nous nous écartâmes de la grotte. Léa donna quelques dernières explications et me regarda. Eh oui, mon masque épongeait mes larmes, je ne pus retenir mes émotions. Devant tout le monde, Léa me rassura en précisant qu'elle ressentait la même sensation à chaque fois.
Nous voici dehors, à poser des questions.

Midi. L'heure de me restaurer. Le restaurant "La Terrasse" en self service ouvrit. J'avais lu qu'il proposait des plats du terroir.
Mon choix se porta sur une salade de lentilles avec un œuf mollé, une caillette à la purée maison, en dessert un fromage blanc à la crème de marrons, une petite boule de pain, et pour accompagner ce bon déjeuner une petite bouteille de vin rouge (le menu sans boisson : 20€).





Je déjeunai paisiblement, dehors, avec de belles images plein les yeux. Mais j'avoue que la fatigue se fit ressentir, et j'avais encore la route à faire pour rentrer au bercail.
Vers 13h30, je décidai d'aller à la Boutique, hors de question de ne pas revenir avec des souvenirs !
A 14h, je repris la route, ravie de cette journée bercée par ces beautés pariétales.
Je me promets d'y retourner sans doute au début de l'automne et d'y rester plus longtemps car il y a des animations, parfois des conférences. J'ai repéré un hôtel ludique à quelques centaines de mètres du site "Prehistoric lodge". Cela me tente bien !

Je n'ai qu'un conseil à vous donner si vous aimez l'archéologie, visitez la Grotte Chauvet 2, grands et petits, vous ne le regretterez pas !
Je suis encore sous le charme du Paléolithique qui m'a été présenté.


Photos :
Photos du site de la grotte Chauvet 2 droit de copier autorisé.
Toutes les autres sont les miennes !

Sylvie Barbaroux • Romancière
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