Le palais de Phaestos (ou Phaistos) m'a davantage séduite que le celui de Cnossos.
Ce palais minoen a été construit sur le sommet d'une petite colline verdoyante, dominant la vallée de la Messara aux nombreuses cultures encore de nos jours.
Le premier palais de Phaestos fut bâti vers 2 000 avant JC. Trois siècles plus tard, il fut détruit, mais je ne sais pas comment. Tremblement de terre ? Guerre ?
Un second palais fut construit bien plus grand qui ne résista pourtant pas à un séisme en 1 450 avant JC - je vous rappelle que les tremblements de terre sont fréquents en Crète.
Ce palais avait un emplacement stratégique, ce qui le fit habité à l'âge de bronze puis par les Doriens qui en firent une cité-état aux alentours du VIIIème siècle avant JC. Pourtant le sort s'acharna sur Phaestos détruit de nouveau par une guerre avec Gortyne - que je vous présenterai prochainement - au II ème siècle avant JC.
Cette ville antique est fascinante et dès mon arrivée sur le site, j'y ressentais de la vie sans doute grâce à la structure architecturale, à ses canaux d'irrigation et d'évacuation d'eau, à ses citernes, à ses différentes salles où seuls manquaient les toits.
Le visiteur accède à une cour dallée puis descend de longues marches. Soudain, il suffit de baisser les yeux pour remarquer des tombes. Encadrant des ruelles, des habitations, des ateliers, des entrepôts semblent réclamer la vie humaine.
Un grand escalier est encore en fort bon état. En le descendant solennellement on accède à de grands gradins faisant face à une belle cour, la cour ouest considérée comme le plus ancien théâtre du monde.
De grandes jarres, comme celles rencontrées à Cnossos, sont toujours entreposées dans des magasins.
Déambulant de ruelle en salle, le visiteur accède à la cour centrale pavée, datant du premier palais. La cour était bordée de colonnes et de piliers, leurs emplacements restent marqués par les socles restants.
Déambulant de ruelle en pièce, le visiteur accède à la cour centrale pavée, datant du premier palais. La cour était bordée de colonnes et de piliers, leurs emplacements restent marqués par les socles restants.
En observant les caniveaux de pierres et d'argile, je prends conscience que ce ne sont pas les Romains qui ont inventé les évacuations d'eau et les réserves mais bien les Minoens. Les Romains se sont inspirés de ces innovations pour les rapporter dans l'empire romain et les améliorer, c'est évident à mes yeux, mais cela n'est que mon analyse.
En poursuivant la visite, on voit les bains, les toilettes qui n'ont rien à voir avec les latrines romaines.
Abrités par des tonnelles en PVC, on voit les appartements de la reine avec un superbe escalier. Seul un mur les sépare des appartements du roi et de la salle de réception.
Proches des pièces royales se trouvent celles des artisans, potiers, joailliers...
Dans une petite fosse, a été trouvé le disque de Phaetos.
C'est aussi à Phaestos qu'a été trouvé, entre autres richesses, le magnifique cratère polychrome aux décorations florales.
J'aurais aimé y passer la journée entière, mais la visite est déjà terminée et la route nous attend pour rejoindre le village montagnard de Zaros qui sera le sujet du prochain article.
Avant de remonter dans l'autocar, j'admire une dernière fois le panorama où les neiges éternelles du Mont Ida (2 453 m) contrastent avec le soleil généreux.
En contrebas de la colline du palais, les ruines du peuple minoen ouvre la voie sur le présent agricole.
Belle évasion culturelle !
Découvrez l'album photo :
Sylvie Barbaroux • Romancière
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