En février 2010, ce n'était pourtant pas ma première venue dans le temple de Denderah et pourtant ce fut la première fois où je gravis son escalier pour accéder à sa terrasse.
Les deux étages - ou peut-être trois - me laissent encore un étrange sentiment que je viens et vais tenter de vous révéler aujourd'hui.
Du rez-de-chaussée, je me lançai vers l'inconnu, seule, sans torche.
La lumière y était déjà fort timide. Mes pieds foulaient une à une les marches à la faible hauteur, je pris mon temps. Et combien fut grande mon émotion ! Des colonies de prêtres de part et d'autre de l'escalier, gravés sur les murs, semblaient me guider tandis que la luminosité se faisait de plus en plus absente.
Le silence se broya avec ma respiration profonde et les exclamations d'étonnement que ma bouche laissait s'évader librement.
(En vous écrivant ces souvenirs, un frisson parcourt mon corps.)
Alors que je m'imaginais la vie que ces marches et ces murs avaient vécue il y a si longtemps, je ressentis une présence mystérieuse. Souvent je me retournais ; sans doute d'autres touristes, d'autres visiteurs emboîtaient mes pas ? Personne. Je ne suis pourtant pas d'une nature peureuse... Très cartésienne, je me surpris de ma réaction, de mes pensées d'outre-tombe qui n'avaient aucun sens. Et pourtant. L'âme de ces prêtres semblaient me tenir la main pour me guider. Mon imagination, inconsciemment, me mit l'odeur de l'encens dans mes narines. Mes oreilles, étourdies par le silence, se mirent à entendre des voix masculines, graves, psalmodier.
Si je vous confie ces instants particuliers, ce n'est pas anodin. Le sentiment qui m'était propre alors n'avait rien de néfaste mais tout me paraissait solennel (alors que lors de ma visite de la cathédrale de Chartres, j'y ressentis un très grand mal-être insupportable qui me fit abréger ma présence dans ces lieux). Ce lieu me paraissait encore habité d'une âme, d'une force invisible et tout cela était bien réel.
Aujourd'hui encore, en revivant ce moment pour vous le conter, j'ai toujours le puissant sentiment qu'alors je suivais un cortège de prêtres pour vénérer la merveilleuse déesse Hathor le temps d'un instant.
Si je vous confie ces instants particuliers, ce n'est pas anodin. Le sentiment qui m'était propre alors n'avait rien de néfaste mais tout me paraissait solennel (alors que lors de ma visite de la cathédrale de Chartres, j'y ressentis un très grand mal-être insupportable qui me fit abréger ma présence dans ces lieux). Ce lieu me paraissait encore habité d'une âme, d'une force invisible et tout cela était bien réel.
Aujourd'hui encore, en revivant ce moment pour vous le conter, j'ai toujours le puissant sentiment qu'alors je suivais un cortège de prêtres pour vénérer la merveilleuse déesse Hathor le temps d'un instant.
Si vous décidiez de visiter ce fabuleux temple de Denderah, une fois le rez-de-chaussée admiré, prenez "l'escalier des prêtres" - ainsi l'ai-je nommé - et prenez votre temps de contempler et de méditer avec ces fresques noircies par les lampes et le temps. Peut-être me confierez-vous à votre retour vos sentiments de cet instant privilégié ?
© Photos Sylvie Barbaroux- Temple de Denderah - Février 2010
Sylvie Barbaroux • Romancière
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