Depuis que je vous rapporte les souvenirs de mon voyage en Crète, je ne vous parle pas de sa flore admirée en chemin, aujourd'hui j'aborde le sujet.
Grande est ma surprise face à l'abondante flore dont est riche la Crète. Hormis le fait d'admirer son paysage verdoyant grâce à son microclimat satisfaisant et au système d'arrosage au goutte-à-goutte, Dame Nature m'impressionne par son adaptation naturelle.
L'île ne manque pas d'eau et je m'en réjouis.
La Crète compte plus de deux mille plantes et arbres endémiques.
Les oliviers sont omniprésents et nombre d'eux sont plusieurs fois millénaires, certains ont plus de 3 500 ans ! S'ils pouvaient conter leur passé...
L'huile d'olive crétoise est, depuis la nuit des temps, l'or liquide de la Grèce. De nos jours, de nombreux pays lui en achètent pour l'additionner à leurs huiles avec l'indication "provenance européenne". L'huile crétoise a un niveau d'acidité de 2.5 à 3 ce qui lui offre une couleur très verte et foncée, un goût délicat et des bienfaits pour la santé sans abus bien évidemment. On en fabrique différents produits corporels.
Il n'est pas rare de voir des platanes, des chênes, des figuiers à petites feuilles, des mûriers sans fruits à feuilles persistantes qui nourriront les bétails en hiver.
Les artichauts sauvages régalent les palets crétois.
Les plantes aromatiques telles que le thym, le romarin, la sauge, la lavande poussent sur le bord de la route. Elles ont aussi de petites feuilles et leur parfum est bien plus intense qu'à ma connaissance. En Crète on récolte aussi le safran. L'origan parfume presque tous les plats crétois.
Tous les voyageurs de l'autocar sont surpris par les grands tapis roses qui peignent le paysage et les bordures de route. Il s'agit d'une des plantes endémiques crétoises : l'ébène crétois ou ébène de Crète.
Les autres plantes endémiques crétoises que je découvre et que je peux vous nommer sont les férules dont les tiges servent à faire des bouchons, car, même s'il y a des chênes, il n'y a pas de chênes liège.
Lors de ma randonnée dans les gorges d'Imbros, que j'aborderai très bientôt, j'admire des plantes à fleurs blanches, ce sont des asphodèles.
Une plante qui m'est inconnue attire mon attention avec sa généreuse fleur d'un mauve si puissant, si foncé, qu'il tire vers le noir.
Dans le jardin botanique visité à Spili, je vois pour la première fois des arbres à cannelle dont les bâtons sont issus des branches de l'arbre. Je constate qu'ici comme en Egypte poussent les caroubiers. Pour l'anecdote, saviez-vous que le carat, le poids de l'or, vient du mot arabe "caroub", nom de la graine de ces arbres , Un carat est l'équivalent du poids d'une graine de caroube qui reste constant.
Les petites roses sont très abondantes, leur parfum est puissant et leur arôme dans les loukoums intense !
Les agrumes sont nombreux et embaument l'air, surtout dans le village montagnard de Zaros. Les bananiers à petite taille donnent des petits fruits succulents, les néfliers régalent les passants dans les ruelles. Poussent aussi poiriers et pommiers.
On trouve très peu de champs de blé demandant trop d'eau, par contre l'orge ondule dans le paysage et donne un pain complet délicieux.
Des vignobles cohabitent avec les oliviers et est cultivée une qualité de vignes spécifique, le Palirria, uniques ceps dont les feuilles sont comestibles pour les fameux Dolmos (feuilles de vigne au riz). Les feuilles sont cueillies en été puis mises en saumure.
Je suis agréablement surprise de boire du Karkadé (décoction de fleurs d'hibiscus) avec une rondelle de citron et légèrement sucré. Cela me rappelle mes nombreux séjours égyptiens.
Tous ces trésors sont butinés par les abeilles qui donnent un miel puissant et font le bonheur des chèvres, des brebis ("en Crète il n'y a pas de vaches parce qu'il n'y a pas de trains" !, blague explicative du guide Iaonnis !) et des gourmets.
© Sylvie Barbaroux - Voyage en Crète - Mai 2017
Sylvie Barbaroux • Romancière
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